Macron préfère Ouagadougou au pied du Canigou

Du 27 au 30 novembre, Emmanuel Macron effectue une tournée africaine, qui le mène au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire et au Ghana. Cette stratégie obéit à la volonté de rayonnement de la France à l’étranger. A cet effet, la Présidence de la République annonce le souhait de soutenir l’innovation technologique en Afrique. Cette priorité est étrange, car en parallèle, le Pays Catalan affiche de mauvais résultats : le TGV Perpignan-Montpellier et la RN 116 sont mis à l’arrêt, le Musée de Tautavel est menacé et le nombre de chômeurs augmente encore pour atteindre les 54 400, toutes catégories confondues (source : Pôle emploi, novembre 2017). Derrière la carte postale des émissions télévisées qui vantent nos paysages et notre patrimoine splendides se cachent les difficultés de notre territoire. L’Etat devrait résoudre ces difficultés, mais il préfère des leçons ailleurs, dans un théâtre d’ombres coloniales. Oui au Pays Catalan s’étonne des choix d’Emmanuel Macron, élu sur un espoir de rupture et de décentralisation réelle. Dans les faits, le Président glorifie la France à l’extérieur et la néglige à l’intérieur. Nous dénonçons l’art d’un chef de l’Etat contradictoire, affirmant des concepts pour mieux agir à l’opposé. Au nom du respect de son mandat, M. Macron doit agir pour les territoires sinistrés, comme le nôtre. Il doit préférer le pied du Canigou à Ouagadougou.