En Haut-Vallespir, en Haut-Conflent, en Cerdagne, en Capcir voire en Roussillon, le débit Internet est très inférieur aux promesses publicitaires : le service est très inégal entre urbains et ruraux. S’il s’agissait d’électricité, accepterait-on 220 volts dans les métropoles et 110 volts à la campagne ? Internet est indispensable à l’économie, aux démarches administratives, à la télémédecine et au divertissement. Mais la vétusté des réseaux pénalise la ruralité, cet espace de vie garantissant l’enracinement des habitants, que nous soutenons sans réserves.
Pour remédier aux retards, l’Etat recommande depuis 2011 des « Noeuds de Raccordement aux Abonnés de Montée en Débit » (NRA-MeD), sans suivi sérieux. Le Contrat de Plan Etat-Région 2015-2020 alloue 200 millions d‘euros aux chantiers Internet. Serons-nous servis par une région «Occitanie» qui nie notre existence ?
Si l’installation de lignes est trop onéreuse, choisissons l’Internet reçu par fibre optique aérienne, rejoignant les foyers par le réseau électrique grâce au Courant Porteur de Ligne (CPL). Cette solution est adoptée par la Communauté de communes languedocienne de Carmaux, et par Camprodon, commune mitoyenne de Prats-de-Mollo. La Communauté de Communes du Haut Vallespir et les villages de Cerdagne qui l’envisagent doivent être soutenus financièrement par la force publique.
En téléphonie mobile, pour accéder à la 4G, certains Cerdans doivent se connecter au réseau espagnol, plus moderne ! En Haut Vallespir, les coupures sont fréquentes et certaines communes, dont Coustouges, n’ont aucun réseau : la sécurité civile est compromise.
En téléphonie fixe, les réseaux et le matériel vieillissent car la loi n° 96-659 du 26 juillet 1996, sur la réglementation des télécommunications, déresponsabilise Orange et sacrifie la ruralité. La loi doit changer, car la neige et les tempêtes endommagent régulièrement les lignes, souvent jusqu’à la rupture.
Pour résorber les problèmes spécifiques du Pays Catalan en matière de technologies de communication, nos parlementaires doivent réagir. Le Conseil départemental doit coordonner un plan technologique global «Internet et ruralité», financé par la région et l’Etat, voire l’Union européenne, car ce dossier est prioritaire.
Photographie : église de Coustouges, Haut Vallespir.