La dégradation des coeurs de ville provoquée par la folie commerciale des périphéries est une exception française, exacerbée en Pays Catalan. Malgré cette évidence démontrée par les statistiques, la Commission Départementale d’Aménagement Commercial des Pyrénées-Orientales (CDAC) persiste. Le 4 octobre, cette instance préfectorale a approuvé le projet « Comteroux 2 », prévu sur 8000 m2, avenue d’Espagne à Perpignan. Parallèlement, à Prades, une enseigne de réparation automobile nordique vient d’ouvrir ses portes. Dans les deux cas, l’assèchement des coeurs de ville progressera encore, car le rouleau compresseur des grands groupes se conjugue à l’aveuglement des autorités.
Oui au Pays Catalan, mouvement politique au service du territoire, s’inquiète de l’attitude de prétendus responsables administratifs et politiques, dont les « aménagements » commerciaux sont en réalité des destructions. Secteur par secteur, ils déshabillent les lieux où s’exprime le dialogue. Les espaces commerciaux anonymes brisent les échanges sociaux, les repères, l’identité de notre territoire. Cette multiplication des enseignes en tous genres, à l’extérieur des lieux de vie traditionnels, est irresponsable. Elle provoque parfois de dangereux transferts de populations, qui fragilisent nos centres-villes et menacent l’harmonie sociale.
Il est plus que temps de stopper la stratégie suicidaire consistant à faire passer le confort immédiat du consommateur pour un progrès sur le long terme.