Le décor est planté comme en 2014: Pujol-Aliot en finale, et les autres à la maison. L’alternance que Perpignan nécessitait, ça attendra.
En effet, c’est par un enclenchement d’attitudes et d’égos que nous en sommes arrivés à ce suprême déni de démocratie: un dissident « républicain » sans chances mais plein d’aigreur qui pique quelque 3% inutiles; une candidate éternelle qui fait encore moins de 10% pour la deuxième fois et que son égo conduit, comme en 2014, à la liquidation de l’alternance tellement « voulue» par elle; une liste écolo-PS menée par Mme Occitanie, sans aucune autonomie locale, car à l’instant de vérité elle se plie aux ordres de Mme Delga et renonce à créer au deuxième tour une alternative au couple diabolique!
Un Pujol, chef de ce qu’il reste de ce clan qui a accaparé le pouvoir depuis des dizaines d’années à Perpignan, un maire discrédité et refusé par les Perpignanais. Oui, pour un maire sortant, faire un peu plus de 18%, c’est une gifle monumentale!
Puis le FN, qui face au désespoir chronique, au vent de révolte conjoncturel et au manque de crédit actuel d’une alternative locale, est perçu par tous ceux qui ne croient plus au système comme un refuge de dénonciation.
Enfin, notre liste, la liste Pour Perpignan, qui a insufflé un peu de sang neuf, mais dont sans doute le contexte « national » a plombé les espoirs. Oui, le macronisme nous a porté tort, et le titre de cet article l’affirme, nous sommes des colonisés! L’univers mental et concret de toute notre vie politique se décide ailleurs qu’à Perpignan, il se décide à Paris, à Toulouse, et les ordres et comportements étrangers au pays changent toujours la donne et décident à notre place!
C’est pourquoi l’heure est venue de faire savoir que Oui au Pays Catalan travaille à la construction d’une alternative pour tout notre territoire. Cette action se situera hors des partis qui nous ont amenés au choix pervers entre le clan et l’extrémisme.
Oui, il nous faut une force de Pays qui, à partir des bonnes volontés existantes, des militants courageux, des gens qui aiment notre Pays Catalan, des élus qui partagent cette façon de voir l’avenir, une force qui puisse dans les temps à venir nous sortir des choix négatifs pour entrer dans une dynamique de pays positive.
Nous sommes des démocrates, nous avons su à chaque moment important être présents pour protéger notre terre et notre identité catalane face à Frêche, Valls, Delga, et personne ne peut nous accuser de faire le jeu de quiconque car notre parti c’est vous et le Pays Catalan. Aujourd’hui il est plus urgent que jamais de construire cette force politique de pays pour donner l‘espoir, et nous ne partons pas de rien: nous seuls avons les premiers dénoncé le clanisme et commencé ce chemin seuls. L’heure est à s’ouvrir à d’autres, à fédérer pour finalement faire ce que d’autres ont fait avant nous. L’exemple corse est parlant! Alors on y va!
Jordi Vera
Coordinateur de Oui au Pays Catalan