Selon une étude dévoilée le 21 décembre par le Centre d’Observation et de mesure des politiques sociales (Compas), Perpignan est l’une des 10 villes les plus pauvres de France. Son taux de pauvreté atteint 42,3 %, c’est-à-dire que 50 000 Perpignanais perçoivent moins de 60% du revenu médian. 100 km au Nord, la ville de Béziers détient un taux de 43,7 % et figure en toute première position en région “Occitanie”, suivie de Perpignan.
Les points communs entre Perpignan et Béziers sont nombreux : les deux villes regrettent leur gloire disparue et ne sont plus des centres de décisions. Leurs quartiers centraux, désincarnés, sont en souffrance. Le chômage de masse et la misère morale progressent. Le ciment social des cultures d’origine, autrefois enraciné et transmis, se délite à grande vitesse, tandis que le système d’intégration des flux migratoires du Nord comme du Sud fonctionne mal. La spoliation des ressources financières de l’Etat au profit de Montpellier capitale de région, et maintenant de Toulouse, accentue la paupérisation. Ce détournement de fonds publics agite un cocktail explosif à Béziers et à Perpignan.
Les difficultés sociales faisant monter les extrémistes de droite, Béziers les a choisis en 2014, à la faveur d’une alliance électorale composite. Perpignan, qui leur a offert alors plus de 50 % dans certains bureaux de vote, peut basculer aux élections municipales de 2020. Pour éviter cette outrance, il faut agir davantage pour la tranquillité publique et donner des racines en partage. Pour agir sur le fond, il est nécessaire de rétablir la centralité de Perpignan, en y établissant un pouvoir territorial fort.
Il est démontré que le centralisme parisien et régional provoque l’abandon des populations excentrées, marginalisées par les grandes métropoles. Perpignan subit ce phénomène, que nous devons stopper en obtenant les moyens de la renaissance du Pays Catalan.